Une tradition d'avenir.

Tibéria nous propose de changer notre perspective du rasage en empruntant une méthode sans faille. Le rasoir traditionnel a su faire ses preuves auprès de plusieurs générations, à nous maintenant de l'adopter pour des raisons bien de notre temps.

Comme nous le fait remarquer Pierre-Julien Major, la culture populaire nous renvoie une image du rasage traditionnel peu reluisante. Au cinéma, les scènes chez le barbier sont souvent tournées à la blague, et le rasoir traditionnel y est démonisé, et dépeint de manière plutôt dangereuse. En fondant Tibéria, Pierre-Julien se donne comme mission de changer cette perspective et de se réapproprier un rituel bien ancré dans nos vies. « C'est un retour aux sources de ce que nos ancêtres utilisaient avant », affirme-t-il. « Je suis tombé en amour avec cet univers qui m'a fasciné ». Converti à la méthode traditionnelle, l'ébéniste de formation souhaitait simplement remplacer le manche de son rasoir lorsqu'il découvre le monde du métal. Il amorce alors sa mutation en écofabricant en fondant sa marque.

Le rasage, ce geste banal du quotidien, revêt une tout autre signification lorsqu'on réalise le poids écologique et économique imposé dans nos habitudes. La quantité de déchets de plastique et de métal occasionnée par l'usage de rasoirs jetables est spectaculaire. Ce n'est pas plus reluisant du côté du rasoir électrique, dont on ne peut affûter les lames au besoin, ce qui incite à le remplacer lorsqu'il perd de son efficacité. La mousse n'est pas non plus en reste, puisqu'elle est offerte dans des contenants sous pression à usage unique. « C'est du métal et du plastique qui est jeté chaque fois, ça représente des milliers de tonnes par année dans le monde entier. »

Tibéria offre donc une solution environnementale, mais aussi un grand bénéfique économique : il est bien plus rentable d’investir dans des produits durables de qualité que de compter sur des produits jetables durant toute une vie. 

Autrement, la qualité du résultat grâce à la méthode classique ne se dément pas et offre un rasage de précision, en tout confort. Contrairement à la croyance populaire, le rasoir traditionnel ne tranche pas, il vient plutôt gratter la peau délicatement : « Le mouvement de la lame vient racler, en fait, et non couper les poils », explique Pierre-Julien. C’est d’ailleurs pourquoi il est difficile d’obtenir un rasage de près avec un rasoir électrique, où la lame n’est pas en contact avec la peau, et encore plus difficile avec un rasoir jetable. « Les lames sont fixées à un angle de 30 degrés », ce qui offre peu de marge de manœuvre, explique l’artisan. Cet angle est seulement propice à un type de coupe, soit dans le sens du poil. « Lorsqu’on se rase dans le sens contraire du poil, la lame doit être à 5 degrés. La lame n’est pas positionnée dans le bon angle par rapport au poil. Au lieu d’être perpendiculaire, elle est parallèle, ce qui ne coupe presque rien du tout. Ça fait une différence sur le confort », témoigne l’expert. 

Heureusement, le rasage traditionnel est bien moins compliqué qu'il n'y paraît et demande peu d'entretien. « Le cuir et le rasoir sont deux objets qui font la paire », explique Pierre-Julien. En fait, le tranchant de la lame est muni d'un fil qu'il suffit d'aiguiser rapidement avant le rasage grâce à un cuir d'affûtage. Une fois bien équipé, un affûtage à la pierre n'est nécessaire qu'aux deux à cinq ans. L'autre élément indispensable est la mousse à raser, générée par un savon ou une crème. Tibéria offre un savon à raser 100 % naturel, produit localement à Montréal. On fouette ensuite le savon avec de l'eau chaude à l'aide d'un blaireau. « C'est une brosse qui est fabriquée avec les poils de l'animal du même nom, qui possède des propriétés spécifiques. »

Finalement, il est tout à fait faux de croire que le rasoir traditionnel est uniquement destiné au visage de monsieur. « L'avenir du rasage traditionnel est aussi aux femmes, et c'est déjà le cas. » Et pour ce qui est du futur, le rasoir traditionnel offre également un héritage à transmettre : non seulement l'objet dure toute une vie, mais il sera tout aussi utile lorsque légué au prochain.

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