Écologie d’intérieur.

Le designer Shane Krepakevich a poli ses compétences au fil d’une décennie dans le milieu de l’art contemporain. À l’origine pourtant, il se prédestinait à tout autre chose et a fait ses études en géologie avant de passer aux beaux-arts. C’est alors qu’il est devenu artiste indépendant en peinture et en sculpture. «J’ai acquis la pensée structurelle de la géologie, un sens du possible des beaux-arts et un amour des formes et des matières de ces deux disciplines», explique-t-il. Son bagage imprègne son travail tandis qu’il explore différents formats avec le design et l’art en guise d’outils complémentaires. Résultat : comme les créations de Kroft ou de La Fabrique Déco, celles de Mercury Bureau s’insèrent bien dans un décor de style minimaliste ou scandinave.

Faire corps avec le décor

Pour Shane Krepakevich, le design est intéressant d’un regard artistique car il nous met en rapport avec les objets de nos intérieurs. Interagir avec un objet au fil du temps établit une relation différente, surtout quand on peut le toucher et le tenir. Il s’intègre alors dans l’écosystème d’autres objets et de l’architecture qui les englobe. «J’adore voir la vie complexe d’un objet de design tandis qu’elle s’enchevêtre avec la nôtre», dit-il.

Des couleurs et des humeurs

Les humains passent la plupart de leur temps à l’intérieur. Aussi les espaces que nous habitons influencent-ils notre expérience du monde, un peu comme nos vêtements colorent nos humeurs. Chaque pièce de notre domicile est un amalgame d’architecture, de finis, de lumières et des objets qu’elle renferme. Pour Shane Krepakevich, tout élément contribue à cette écologie intérieure. C’est pourquoi il tâche de produire des objets captivants par leur matière, leur forme et leur fonction. L’expérience qu’ils procurent doit être aussi invitante que possible.

Pure fabrication, design minimaliste

«Mesa Dish», récente création dans la série de vide-poches en bronze, illustre l’inclination de l’artiste pour le design. «Pour chacune de ces pièces, j’adopte une approche différente de la forme», raconte-t-il. «Je voulais créer autant un piédestal qu’un réceptacle. J’ai travaillé un morceau de mousse souple, mais robuste. J’ai taillé à la main une forme assez plate sur le dessus avec un corps fuselé et une base bombée. Puis j’ai demandé à une fonderie locale d’en produire un moulage au sable. Cela a donné à la pièce une texture sablée, ainsi que des surfaces irrégulières et grenaillées issues du coulage du bronze. Enfin, j’ai poli la pièce avec des papiers sablés de plus en plus fin, ce qui a donné un fini miroir à l’éclat ondoyant.»

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