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Rencontrez Sue Goyette

20 déc 2022

Sue Goyette est tombée amoureuse de la poésie à un très jeune âge. Ses mots et ceux des autres ont aidé la poétesse d’Halifax à interpréter ses expériences et à recadrer son image de soi durant son adolescence tumultueuse.

«J’ai remarqué que de transposer les obstacles et les défis sur papier m’offrait l’occasion de les affronter et de me connecter à une certaine conversation imaginée avec les poètes morts et vivants qui m’entouraient. Ce cheminement a été vivifiant et m’a aidé à revaloriser la personne que j’étais.»

Parler de poésie avec Sue est une expérience fascinante. À travers son regard, les poèmes semblent prendre vie. Ils se dévoilent organiquement, plutôt que selon un chemin ou une visée prédéfinie.

« Lorsque j’écris, je me retrouve un peu à la merci ou à la grâce de la langue et de la force qui l’alimente. J’ai hâte de découvrir ce que le poème manifestera. Mon écriture se fait à la façon d’un départ vers une destination encore inconnue. »

Sue admet être profondément préoccupée par les enjeux écologiques en tant qu’artiste. «Je crois qu’il est impossible de ne pas penser à l’urgence climatique, d’un point de vue éthique et pour toutes sortes de raisons. Je travaille en évoluant à travers ces inquiétudes tout en me raccordant à ma façon d’être et d’agir. Je n’entame pas ma rédaction avec une thématique, mais des thèmes apparaissent au fil de la création.» 

Flamboyance, curiosité et plaisir sont des termes qui décrivent aussi bien sa personnalité que sa plume, nous confie-t-elle. Elle cherche sans cesse à explorer ce qui l’enchante et la surprend.

«Le monde me séduit. Je me retrouve souvent dans un état de délice et de joie. J’écris depuis longtemps et j’ai perfectionné mon travail au cours des années, alors je reste toujours curieuse. Je suis sensible à tous les beaux moments de la vie, les événements étranges et inattendus, les circonstances et coïncidences étonnantes.»

Pour éviter les distractions et réussir à plonger au fin fond de son imagination, Sue préfère créer à la maison, parfois dans son bureau et parfois, depuis plus récemment, près de la chaleur réconfortante de son foyer.

Elle fait preuve d’une discipline inébranlable lorsque vient le temps d’écrire. Elle commence dès le matin, le plus près du réveil possible. C’est ce qui lui permet de se connecter à ce qu’elle appelle «la logique du rêve». 

«Vous savez, la façon dont évoluent les rêves? Les faits surviennent d’eux-mêmes, il n’y a pas de narrateur omniscient. On avance selon une combustion latérale d’événements. J’aime cette idée de saut vers le côté inconnu, qui se démarque de la logique du “et ensuite, et ensuite, et ensuite”, mais trouve son sens naturellement en se formant. C’est l’essence du poème.»

Sue croit que la poésie est accessible à tout le monde, mais comprend pourquoi plusieurs personnes trouvent cet art intimidant.

«J’ai moi aussi déjà eu le sentiment de ne pas avoir ce qu’il fallait pour lire des poèmes, du moins de la façon enseignée par certains professeurs : comme si les mots renfermaient des mystères précis qu’il fallait décoder, une tâche que personne ne se sentait capable d’accomplir. Car qui a une formation pour résoudre ces genres de mystères existentiels?»

«J’aimerais démocratiser le concept de poésie et en faire davantage une communauté dans laquelle nous pouvons nous rassembler et nous soutenir pour partager notre humanité, notre singularité et les surprises que cette époque nous apporte. La poésie est un outil stimulant et inspirant pour nous assurer l’un et l’autre que nous sommes tous maladroits, mortels, apeurés et aimants, et qu’il y a pas de message précis à déchiffrer. »

Lorsqu’on lui demande si la poésie est nécessaire dans le monde actuel, Sue répond presque immédiatement.

«Elle nous invite à reconsidérer notre humanité. Nous sommes tellement habitués à nous mettre en valeur sur les réseaux sociaux. La poésie nous rend plus vulnérables. Elle est une porte vers la vulnérabilité, vers la curiosité.»

«Aborder un poème sans savoir exactement ce qui se passe, mais poursuivre tout de même la lecture, c’est un peu comme expérimenter une fraction de ce que l’on fait au quotidien. Et on devient encore plus conscient qu’on le fait. Ça nous invite à creuser plus profondément notre compréhension et notre connexion. Et je crois qu’on ne pourrait jamais creuser trop loin.» 

even your yellow leaves are welcome


When did the doorbell become such an occasion? The house pauses

its pursuits of hallwaying and cornering to consider it. How its sound has aged

or rusted a note or two away from the key of welcome. My heart pounds

at the occasion of you at my doorstep and I need to first compose myself,

confer with the cherry tree at the window before doing anything.

I am so out of practice. I will be awkward when I see you which will make you

awkward and we’ll be caught in a brief but mighty tornado of blunder.

Tell me it’s going to be okay, that this tree offers good counsel

to guide us. In early summer, its leaves flutter a maybe yes/maybe no

and small green pearls preview cherries. In winter, I’ve grown fiercely loyal

to its branches knuckling against wind and snow. Its past fruit homing future

sweetness. This tree has been esteemed company in the long months

without you. I’ve stood beneath it to breathe in blossoms so exuberant,

its leaves were overcome with flower. Seeing you now is a new joy

of cake plates and music with a froth I name as awkward but am beginning to

understand more as the deluxe breathing at the start of flower. Who knew  

it would come to this? The two of us blossoming at the sight of each other?

And what will we come to name this season when everything’s verging

to somewhere new?

Dans ce poème, Sue raconte la maladresse sociale qu’elle ressent lorsqu’elle rencontre des amis. Elle confie son manque de pratique et le malaise qu’il semble entraîner, telle une contagion amplifiée par le fait que tout le monde est un peu rouillé des rassemblements. Le poème la pousse à réfléchir au renouveau que pourrait insuffler cette maladresse à notre façon de vivre ensemble. Une façon de vivre qui inclurait un sentiment de bienvenue et d’aisance rechargé et actualisé, et qui nous paraîtrait d’autant plus précieuse maintenant que nous avons goûté à la vie sans la bonne compagnie des autres.

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