Si vous avez un jour la chance d’embarquer dans l’autobus de Stanley Massaquoi, vous ferez la connaissance d’un homme des plus charmants. Malgré la distance, c’est tout sourire, du début à la fin de l’entrevue, qu’il nous a permis de monter à bord de son univers.
En devenant chauffeur d’autobus pour la Société de transport de Montréal, Stanley a pris la route de son «rêve de p’tit gars». Il a d’abord enchaîné des programmes de cégep, d’université, puis des emplois temporaires. Son désir de plus en plus criant de s’épanouir, d’entamer sa carrière professionnelle, l’a dirigé vers son aspiration de jeunesse : l’obtention de son permis de conduire classe 2. Sept ans plus tard, il exerce toujours (et adore!) son métier de chauffeur d’autobus, où il se sent véritablement à sa place.
Sa nature sociable rayonne lorsqu’il salue tous les passagers qui montent dans son véhicule. Sa récompense? Lorsqu’ils prennent le temps de le remercier ou de le saluer, même s’ils sortent par la porte arrière. Ces interactions, aussi brèves puissent-elle être, lui font un bien fou. En temps normal et encore plus dans la situation que nous vivons actuellement, il est conscient que ces courts contacts humains pourraient être parmi les seuls que vit sa clientèle quotidiennement. C’est par ce souci d’ajouter un peu de soleil dans la journée de tout un chacun qu’on reconnait la générosité et la bienveillance exceptionnelles de Stanley. Imaginez le choc qu’il a vécu en mars dernier. «C’est arrivé tout d’un coup. Quand ils ont fermé les écoles, c’était un peu apocalyptique. Il n’y avait personne sur les routes, personne dans l’autobus. Je n’ai vraiment pas aimé cette période.»
Bien que la dernière année ait été un récit de chamboulements, elle en est également un d’amour pour Stanley. «Je suis avec ma copine depuis bientôt un an, mais on se connaît depuis plusieurs années. On vient d’acheter une maison ensemble!» Le couple se considère chanceux d’avoir pu visiter – ganté, masqué, désinfecté – leur future demeure, alors que d’autres acheteurs ont dû se contenter de visites virtuelles. Stanley affirme avec conviction que «c’est une fois à l’intérieur que tu ressens des choses que tu ne peux pas voir en photo, que tu t’imagines ce que tu vas pouvoir faire de la maison.»
Au travers des épreuves professionnelles et sociales imposées par la situation actuelle, il en retire une richesse inestimable. «La pandémie, c’est un bon test pour le couple! On ne voit personne d’autre, on est toujours ensemble. Avec elle, je me suis rendu compte que j’étais bien accompagné, qu’on formait une très bonne équipe.» Lui qui n’avait pas l’habitude de décorer par le passé croit que cette année verra naître de nouvelles traditions avec son amoureuse, sa belle-fille et son chien.
Les années précédentes, les proches de Stanley se retrouvaient immanquablement durant le temps des Fêtes. «Parce que ma famille est haïtienne, on mange créole à Noël. Du griot, du riz aux pois rouges, des bananes pesées… et de la bûche traditionnelle québécoise comme dessert. C’est le meilleur des deux mondes!»
Tous très joueurs, ils ont même trouvé une manière unique de pimenter leur échange de cadeaux. Secrètement, les membres de la famille pigent quelqu’un à qui ils devront offrir un présent. La différence chez les Massaquoi, c’est qu’ils doivent aussi préparer un numéro de variété afin que le pigé se reconnaisse.
Vidéoclip, chanson, film d’animation, tour de magie… ils ont carte blanche et pour seules limites celles de leur imagination. Ne faisant pas les choses à moitié, Stanley a déjà appris l’air de Ma mère chantait toujours de Ginette Reno… à la flûte! «J'ai même suivi un cours pour apprendre la partition et me suis pratiqué pour pouvoir jouer à ma tante, devant tout le monde, ce morceau qu’elle chantait souvent quand j’étais plus jeune!»
Peu importe la saison, le contexte, nous ne pouvons pas toujours être auprès de ceux qui nous sont chers. Humour, tendresse ou pensées attentionnées réchaufferont les cœurs et vous permettront de transmettre votre amour à votre manière.
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