Lumineuse, pétillante, chaleureuse. Cette femme sublime, c’est Lina. De l’autre côté de l’écran permettant notre rencontre, son authenticité est palpable et son énergie, contagieuse. Il fait bon se laisser transporter par la joie de vivre et la passion habitant cette artiste inspirante, qui s’est livrée à nous avec une si grande générosité. À votre tour, aujourd'hui, de vous laisser séduire par cette femme d’exception.
Ce qui nous touche le plus chez Lina, c’est son amour de l’être humain. Il se retrouve d’ailleurs au cœur de sa pratique artistique : «Je fais de la peinture figurative, des personnages, des visages, des corps. Il y a toujours un côté introspectif à mes tableaux ; les gens ont les yeux fermés, ils méditent, ils réfléchissent. Quand je vois des corps, j’essaye de m’imaginer ce qu’il y a en dessous, ça me fascine! La peau devient comme un vêtement.»
Son art, elle croit sincèrement que c’est ce qui l’a sauvé pendant les derniers mois. Après une période creuse sans inspiration (elle n’arrive pas à peindre lorsqu’elle est trop triste ou trop perturbée) et le déménagement inattendu de son atelier, elle a su trouver l’inspiration à nouveau. Elle a même été plus prolifique que jamais!
«J’ai mes petits rituels à l’atelier : j’écoute certaines musiques, je gribouille, je regarde d’anciens tableaux, parfois je les recouvre, je reprends des toiles déjà entamées et pouf! Ça repart! Je perds la notion du temps complètement et je suis dans ma bulle.»
Fraîchement installée dans l’ancien fashion district de Montréal, elle s’est créé de nouveaux repères. «Du dixième étage, en fin d’après-midi, j’ai droit à des couchers de soleil extraordinaires avant d’ouvrir les lumières et de continuer à peindre. J’ai découvert ça cet automne et je me suis dit : je vais être bien ici, tout est calme. Ça m’amène ailleurs.»
Malgré tous les bouleversements, ses œuvres, elles, n’ont pas changé. «Ce que je fais maintenant, c’est la continuité de ce que j’ai toujours fait, la situation actuelle le fait juste ressortir un peu plus! Il n’y a pas eu de rupture dans ma démarche.»
La rupture, c’est avec ses proches qu’elle s’est fait le plus sentir. Comme pour bien des gens, l’isolement a été une période d’adaptation difficile. «J’étais comme un lion en cage. En dehors de l’atelier, je suis une bibitte sociale. J’avais le goût de voir mes amis!»
Dans sa famille, ils sont tricotés serré. Chaque dimanche, ils avaient l’habitude de souper tous ensemble, avec les enfants et les petits-enfants. Ces rencontres donnaient lieu à de beaux moments d’échange, à la création de souvenirs précieux.
Se réunir, pour eux, ça a toujours été important et la période des Fêtes n’y fait pas exception : «Pour moi, Noël, c’est un moment de rassemblement où la famille est privilégiée. On veut recréer un peu de magie!»
C’est avec un plaisir évident que Lina se remémore ses Noëls d’enfance, lorsque sa mère faisait danser la dinde dans l’évier de la cuisine ou encore lorsque sa grand-mère, couturière extraordinaire, confectionnait des pyjamas pour toute la maisonnée. Elle sourit en évoquant les années où, avec son mari, ils aménageaient une patinoire extérieure pour profiter des joies de l’hiver avec leurs enfants.
Bien qu’elles aient évolué avec les générations et qu’elles se soient transformées avec le temps, les traditions teintent encore aujourd’hui les célébrations familiales : le sapin naturel, décoré avec les ornements classiques verts et rouges collectionnés par le couple au fil des années ; la crèche, héritée des beaux-parents de Lina, qui porte en elle les souvenirs de 75 réveillons ; le nouveau train électrique, qui anime l’ensemble et illumine les yeux des petits-enfants, en pâmoison devant ce spectacle féérique ; la dinde, cuisinée avec amour par son époux des 44 dernières années, qui continue de rendre hommage à la recette de farce de sa propre mère.
Les traditions se verront plus que jamais bouleversées cette année, mais Lina, foncièrement positive, envisage tout de même le temps des Fêtes avec sérénité : «Au-delà du rassemblement, c’est le lien avec nos proches qui est important. Quand ton lien est fort, peu importe le moyen de le garder vivant, que ce soit par Zoom ou autour d’une table, c’est ça qui compte!»