Vues à travers les yeux de l’enfance, les Fêtes pétillent de magie et de surprises. Chez Alexandra, Evens et leurs deux filles, elles sont faites d’instants simples et précieux que rien, ni même 2020, ne peut venir altérer.
Ariane et Aurélie gardent en mémoire leurs Noëls passés. Les moments en famille, la nourriture savoureuse, et les présents bien sûr! Les Boisrond-Menelas forment une famille nombreuse et dispersée. D’une année à l’autre, ils partagent les festivités entre Montréal et New York, où ils ont de la parenté. Sans le contexte actuel, les proches de la grosse pomme les auraient visités cette année…
Mais qu’à cela ne tienne! Les célébrations se souligneront dans l’intimité, mais la technologie sera de la partie. «Depuis le début de la pandémie, on garde contact. On a établi les vendredis Zoom», explique Alexandra. Cette nouvelle habitude aura sa place durant le temps des Fêtes plus que jamais, aux côtés des coutumes bien ancrées.
«Chez nous, c’est la tradition de faire un gros brunch de Noël. Cette année, ce sera seulement entre nous.» Alexandra se désole à la perspective de ne pouvoir recevoir les grands-parents, mais ses filles, confiantes et étonnamment matures, se font rassurantes : «Ça ira, maman, on peut les voir sur Zoom!» Un petit mot d’encouragement qui en dit bien long sur l’optimisme qui habite la famille, même en ces temps troubles…
Après le déjeuner, les airs de Noël emplissent la maisonnée. La musique rythme d’ailleurs le quotidien, comme les filles font partie d’une chorale. Avant la pandémie, elles chantaient tous les samedis à l’église. Elles espèrent pouvoir recommencer, dès que tout se sera tassé.
Car en marge des Fêtes qui approchent, la vie suit son cours, bon an mal an. Ariane et Aurélie fréquentent toujours l’école, et leurs parents travaillent depuis le début des bouleversements que nous connaissons. Pour Evens, opérateur de production, la routine est demeurée somme toute stable, avec les mesures nécessaires efficacement mises en place dans l’entreprise. Le quotidien d’Alexandra, lui, a subi des revirements majeurs.
«J’œuvre en éducation spécialisée auprès de jeunes handicapés intellectuels et physiques. Nous qui sommes habituellement des gens de terrain, nous menons présentement beaucoup de nos activités à distance. Nous utilisons les technologies informatiques pour travailler avec les jeunes, mais également pour soutenir nos gens en première ligne. Car je fais aussi partie du syndicat pour accompagner les employés.»
«L’été dernier a été particulièrement actif. Beaucoup ont été délestés de leurs tâches régulières pour aider dans les CHSLD. C’était nouveau, nous n’étions pas bien préparés, et nombre d’entre eux ont été infectés par la COVID. Nous avons soutenu ces employés quand même et le travail a suivi son cours, mais d’une autre manière.»
Aussi, la créativité, de même que l’inquiétude, Alexandra les côtoie tous les jours depuis le printemps dernier et les voit dans les yeux des enfants, de leurs parents, des collègues.
«Ça a été une expérience traumatisante pour les jeunes, coupés de l’école et des activités sociales. On allait leur rendre visite quand même, faire des marches pour les rassurer. Toute la routine a été chamboulée. Les parents, déroutés, se retrouvaient pour la première fois à temps plein avec leurs enfants aux besoins particuliers. Il fallait leur offrir des stratégies pour les calmer.»
Tout ce temps, Alexandra a fait preuve d’une incroyable résilience : «Quand on travaille avec des humains, ce n’est pas vraiment du 9 à 5! Les besoins sont là en tout temps, on s’adapte.»
«S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est d’utiliser la créativité de chaque personne pour pouvoir donner une qualité de travail malgré tout. Par exemple, avec les scénarios sociaux, de courtes histoires imagées, nous pouvons expliquer un concept complexe à des gens dont les capacités intellectuelles sont limitées. On illustre l’importance de se laver les mains, de porter un masque… On les présente via Zoom, donc toute la famille y a accès. On apprend à être aussi efficaces que si on était au bureau ou sur place!»
L’ouverture et la flexibilité continueront de bercer l’hiver 2021 chez les Boisrond-Menelas : «Les filles ont essayé le ski alpin pour la première fois l’année dernière, elles ont beaucoup aimé. On ne sait pas si on pourra renouveler l’expérience cette année. Sinon il y aura le patin, assurément!»
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