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Rencontrez Félix Perkins

19 déc 2022

Pour Félix Perkins, la poésie, ce n’est pas clair comme de l’eau de roche et c’est tant mieux. Ce lieu de création lui permet de raconter des histoires d’une autre façon. Des histoires qui ne se tiennent pas nécessairement debout, à vue de nez. Des petites et grandes idées, des bribes, sans issue, sans début et sans fin qui ne peuvent pas vivre sous le toit des paragraphes et des longues phrases.

«Ma tête bouillonne de choses à format réduit que je ne peux pas exploiter sous forme de roman ou de bande dessinée. Alors, la poésie m’offre la possibilité d’écrire des petites histoires qui deviennent plus grandes dans l’esprit des gens qui les lisent.»

Ses vers se construisent parfois lorsque son corps effectue une tâche répétitive en terrain connu. Plus jeune, lorsqu’il s’occupait des chevaux familiaux et nettoyait leur box, il en profitait pour creuser dans ses méninges de la même manière qu’il le faisait avec sa pelle.

Des moments comme celui-ci lui permettait ainsi de s’égarer comme bon lui semblait dans son imaginaire. Il pouvait se replonger dans cette chanson rap écoutée la veille ou se remémorer les paysages de sa dernière marche dans les bois.

Pour Félix Perkins, la poésie est sans frontière. Poètes d’ici ou d’ailleurs prennent place dans son quotidien et le transportent là où il n’est jamais allé. Son baluchon entasse des expressions, des mots, des images, des conseils. Il accueille toutes les voix ancrées dans le milieu, de l’ancienne à la nouvelle génération.

Pour Félix Perkins, la poésie est sans domicile fixe. Il écrit où il en a bien envie. De sa table de cuisine au café bien achalandé, sur ordinateur ou sur papier, tout est atmosphère pour créer. «J’aime particulièrement me déplacer dans des lieux publics pour observer les gens et leur inventer des vies.»

Pour Félix Perkins, la poésie n’est pas une voie réservée. Tout le monde devrait y être introduit de façon positive et éducative. «Il faut apprendre aux jeunes lecteurs à accepter l’incertitude et la poésie, c’est le meilleur entrainement. L’important, c’est de leur trouver un style auquel ils peuvent s’identifier, comme on fait avec la musique. Sans oublier de leur communiquer que c’est normal de ne pas comprendre du premier coup.»

«La poésie, on peut l’analyser à sa façon, on peut connecter avec elle à différents moments de nos vies et y déterrer de nouveaux traits de caractère chaque fois qu’on renoue avec elle. C’est un grand terrain de jeu.»

Pour Félix Perkins, la poésie est définition de sensibilité. Elle permet d’éveiller tout ce qu’on ne voit pas ou n’entend pas, en fait, toutes choses qu’on tente d’étouffer. Elle permet aussi de mettre en lumière la simplicité.

«C’est complexe de fasciner par la simplicité, mais la poésie permet de bien le faire. Elle peut raconter le beau et le laid, tout en restant dans la beauté.»

Dans la vie comme dans sa poésie, Félix Perkins se laisse porter par la brise. Ce petit vent frais et régulier le guide dans ces moments indécis. «J’ai de la difficulté à prendre des décisions, donc souvent je préfère ne pas en prendre et laisser les éléments en prendre à ma place. Comme une brise qui arrive à l’improviste, j’accueille simultanément ce qui se présente à moi. Essayez-le!»

Le sens du retour

Le dégel sortait de sa tanière
Je pouvais l’entendre s’étirer
De toutes ses glaces
Lorsqu’il poussait ce soupir
De relâchement
J’avais peur qu’il s’effondre ensuite

Un monde nous sépare
Dans la même pièce
Et ça creuse la frontière
Passé le cadre de porte

J’étais loin
Loin de la tribu
Elle-même dispersée
Loin
Ces repères partis à la dérive
Comme des bouées mal attachées
S’envolant au rythme des outardes
Isolé dans la nouveauté
Je croassais entre les murs
Pour sentir les corneilles du matin près de moi
La distance n’érode pas les bons souvenirs

Les bras ouverts en guise de ligne d’arrivée
Je suis touriste de ce qui m’a mis au monde
Le souffle de la prairie revient au galop
Les stimuli sauvages me ramènent dans le bois
J’emprunte les sentiers dans les pas de l’enfant
Ceci est pour moi un lieu rédempteur
Où j’arrive à me pardonner
Toutes les impasses que j’ai provoquées
Où j’arrive mieux à cerner ce que je reflète
Dans un trou de vase
Plutôt que dans un miroir

Je rencontre ma nature
Ma vraie nature
Ce n’est pas la mienne
Je la visite
D’humeur changeante
On se rencontre tous les jours
Pour la première fois

On se retrouve
Que nos feuillages s’attachent
Et changent de couleur pour celle de l’autre

L’amour s’aiguise dans la renaissance du contact
Et dire que tout ce qui brille le plus
Ne se voit pas forcément