Il est rare de croiser quelqu'un qui n'a pas peur des Noëls fêtés autrement ; ceux loin des parents, ceux devenus des célébrations intimes avec soi-même ou avec ses fratries de cœur. Célestin Boutin fait partie de ces précieux originaux accueillant la période des Fêtes avec le même concentré de joie et de bienveillance, qu'importe ce que celle-ci lui réserve.
Révolu le temps où, emporté par les moments de liesse idéalisés des films de Noël, Célestin aspirait au grand sapin vert qui ne perdrait aucune aiguille ou rêvait à une ambiance familiale pétillant de rouge et d'or. Aujourd'hui, pour le jeune français de 25 ans, être festif, ça se passe surtout de l'intérieur. On ne peut qu'approuver.
Danseur aux Grands Ballets Canadiens depuis cinq ans, soliste depuis deux, Célestin prend part chaque année au classique des Fêtes : Casse-Noisette. Bien que des célébrations auprès de ses parents le réjouiraient, il ne manque jamais de souligner la chance d'être si bien entouré ici, à Montréal. Les amis : nos familles choisies! « Cette année, plus que jamais, je me laisse le droit d'improviser », admet-il. Si l'incertitude plane encore sur ses festivités de 2020, elle ne ternit pas le sens du lâcher-prise contagieux et nécessaire de l'artiste.
Ce détachement, il avoue l'avoir gagné petit à petit au cours de cette année renversante, après avoir troqué un quotidien proactif pour une routine plus douce, axée sur le développement personnel. Dans cette nouvelle normalité, Célestin s'est (re)trouvé. Parfois à travers les pages d'un livre, d'autres fois sur un sentier de montagne, après une méditation ou durant la création de contenu pour ses réseaux. De quoi entretenir le lien social et décrocher des sourires à ses abonnés.
Loin de son public, loin de la scène, Célestin continue de parler de son art, la danse, comme l'on parlerait de son grand amour ; avec une réserve charmante, de crainte de ne pas savoir parfaitement lui faire honneur. Mais chez ce jeune homme, la passion se lit dans le langage du corps. Après dix-sept ans de pratique, la danse ne cesse de le nourrir d'ambitions et de nouveaux rêves dépassant le cadre de la discipline. « Développer son empathie, cultiver le lien, s'ouvrir aux vérités d'autrui, voir au-delà de son prisme personnel… J'ai compris que c'était aussi ça, être un bon danseur ; c'est être une bonne personne avant tout. »
De Cannes à Stockholm en passant par New York, le parcours international de Célestin a su sculpter son caractère et son individualité en tant que danseur : fougueux, intuitif, authentique et toujours en phase avec le moment. À chaque représentation, l'énergie offerte sur scène se renouvelle, pour le plus grand plaisir du public. C'est avec la même substance et une vitalité débordante qu'on l'a vu se déhancher au milieu de la fumée ambiante du dernier clip de Diane Dufresne, Comme un damné, aux côtés du peintre Armand Vaillancourt. Une fusion artistique iconique et multigénérationnelle dont se souviendra longtemps le soliste.
Découvrez ici un aperçu de toutes nos rencontres