Décembre est l’un des mois les plus occupés de l’année pour la soliste des Grands Ballets Canadiens de Montréal, Anya Nesvitaylo, qui enchaîne habituellement les représentations du féérique Casse-Noisette. « C’est intense », admet la ballerine, mais l’excitation de fouler les planches chaque soir la gagne immanquablement.
« J’adore ça », confie-t-elle, les yeux pétillants. « Lorsque j’incarne la fée Dragée, que je me retrouve sous les projecteurs, que je sens ma peau rayonner… l’énergie est à son comble. C’est un sentiment impossible à décrire. […] À l’arrière-scène, les enfants s’amusent. Ils sont surexcités, de vraies petites boules d’énergie. C’est quelque chose dont je vais me souvenir toute ma vie. »
Ce ballet, il occupe une place bien spéciale dans le cœur d’Anya. C’est une tradition des Fêtes qu’elle partage normalement avec sa fille. « Cela va me manquer de monter sur scène chaque jour, de prendre part à cette magie et d’apercevoir ma fille en coulisses. Ce ballet et l’ambiance qui l’entoure, ce sont nos Noëls à nous. »
Les célébrations seront différentes cette année, mais elles permettront à Anya de passer du temps à la maison avec son mari et sa fille. Au programme, des soirées cocooning en famille à boire des chocolats chauds, à jouer à des jeux de société et à écouter la télé, bien emmitouflés dans de chauds jetés.
Reconnaissante, Anya chérit le temps de qualité passé avec ses proches pendant les derniers mois. « Le confinement m’a permis de m’arrêter, de réfléchir et de faire le point. […] J’ai réalisé que ce qui est vraiment important, ce qui me permet de continuer à avancer, ce qui m’inspire le plus et me pousse à accomplir de nouvelles choses, c’est ma famille. »
La ballerine souligne également l’unicité de cette situation. « Je pense que nous nous souviendrons longtemps de cela. Peu de familles ont la chance de passer autant de temps ensemble dans leur vie. »
Ancien danseur de ballet, l’époux d’Anya, Sasha Onyshchenko, est le photographe officiel des Grands Ballets Canadiens de Montréal. En compagnie de sa fille, le couple adore collaborer et créer des clichés captivants. Travailler ensemble est pour eux une grande source d’inspiration. Sasha prend un plaisir fou à photographier les deux femmes de sa vie, complètement à l’aise devant sa lentille.
Le trio se laisse porter par la spontanéité du moment présent et profite de chaque occasion pour créer. « Dans ma famille, c’est l’art qui nous rassemble, nous unit et nous permet d’être créatifs », explique Anya. Pendant le confinement, ils ont tout fait pour maintenir cet esprit créatif bien vivant. « Nous avons passé le plus clair de nos journées au studio de mon mari, dans la même pièce, à danser, à peindre, à prendre des photos. On ne faisait que de l’art. J’étais comblée, j’ai vraiment aimé cette période. Je suis consciente que ça a été difficile pour l’humanité, mais j’y ai trouvé de la joie. »
Cette période aura de nombreuses répercussions, mais en ce qui concerne l’avenir de l’art, Anya est confiante. Elle croit sincèrement que de grandes possibilités émergeront. D’ailleurs, lorsqu'elle discute avec ses comparses danseurs, tous abondent dans le même sens : ils ont soif de se produire sur scène et de pouvoir créer à nouveau.
« Je crois que l’art connaîtra un essor fulgurant, les artistes sont impatients de s’exprimer et de créer. » Une chose est sûre, c’est le cas pour sa famille! « Nous avons fait le plein d’idées créatives », rigole-t-elle. « Donnez-nous un peu de temps, vous allez voir! »
Fier partenaire des arts, Simons ne peut qu’être ravi devant cet élan d’enthousiasme! Nous savons que la dernière année a été particulièrement éprouvante pour tous les artistes. Le moment venu, c’est avec joie que nous encouragerons leurs idées originales et inspirantes. Nous espérons sincèrement que vous ferez de même!